Maître MINORU MOCHIZUKI est né en 1907 à Shizuoka. Son grand-père était le dernier descendant d’une lignée de samourais et enseignait l’art du sabre. Le père de Mochizuki Minoru en revanche n’était qu’un simple paysan qui fut d’abord l’élève du grand-père avant de devenir son gendre et de prendre son nom. Le père étant venu s’établir à Tokyo, le jeune Minoru y commença l’étude du Judo dès l’âge de 5 ans, chez Me TAKEBE.
A 17 ans il s’inscrivit au Kendokan, qui était alors le dojo du grand maître de Judo TOKU Sanpo, par ailleurs, un escrimeur hors pair. Peu après il s’inscrivit au dojo de Me Kano, le Kodokan. Reçu au 1er dan en juin 1926 à 19 ans ; l’année suivante il passa le 2e dan et devint l’assistant de Me MIFUNE Kyuzo, un expert dans l’art du sutemi.
Souhaitant que les jeunes judokas n’oublient pas les arts ancestraux, Me KANO créa une section en 1928, la Kobudo KENKYUKAI, et paya des professeurs du Katori Shinto Ryu pour enseigner leur art aux judokas. Me Mochizuki se passionna pour cet art, à tel point qu’il lui fut proposé d’épouser la fille du SOKE (héritier) de l’école, IIZASA Morisada, mort sans laisser d’héritier mâle, et de devenir ainsi le nouveau soke. Comme cette situation l’aurait cependant conduit à s’établir à Narita et donc a quitter Me KANO, Me Mochizuki refusa cette proposition.
En 1930, Me Kano l’envoya étudier un art nouveau auprès d’un maître à la réputation grandissante, Me Ueshiba (cf biographie). De la même façon ; il lui fit étudier le Jodo Muso Shindo auprès de Me SHIMIZU.
Me Mochizuki est devenu rapidement l’assistant de Me Ueshiba, mais en août 1931, gravement malade, il retourne vivre à Shizuoka et ouvre une salle en novembre 1931 : le YOSEIKAN (maison de l’enseignement de la droiture) dans lequel il enseigne le Judo, le Kobudo (du Katori) et l’Aiki-jujutsu.
Il obtint de Me Ueshiba en 1933 un diplôme de Kode Okuden menkyo de Daito ryu.
En 1938, lors de la guerre sino-japonaise, Me Mochizuki fut envoyé en Mongolie, puis nommé sous préfet du département de Sei su ga. Il en profita pour enseigner aux mongols le Judo, le Kendo et l’Aiki-jutsu. C’est à cette époque qu’il rencontra un autre japonais originaire des Ryukyu (archipel d’Okinawa), qui l’initia au Karate.
Pour les pratiquants d’Aikibudo, il est important de savoir que de cette rencontre naquit notre kata Happoken, qui enseigne les 8 formes fondamentales des techniques de poing. A de nombreuses reprises à cette époque il eut l’occasion de confronter ses techniques avec les arts martiaux chinois.
En 1947, il retourna au Japon et reconstruisit son dojo à Shizuoka.
Après la seconde guerre mondiale, Me Ueshiba n’utilisait plus le terme d’Aiki Budo pour désigner son art mais celui d’Aikido (1947). Eu égard aux liens affectifs très profonds et au respect que Me Mochizuki entretenait avec le Me Ueshiba, lorsqu’il reçut de ce dernier le 8e dan d’Aikido, il modifia le nom de sa pratique d’Aiki-jujutsu en Aikido-jujutsu.
Peu de temps après il vint en France. C’était en 1951. Il est resté en France durant 3 ans. Venu au sein d’une mission culturelle officielle comme expert délégué par le Kodokan, donc pour le Judo, il en profita pour montrer l’Aikido-jujutsu, art qui subjuga un bon nombre de pratiquants de Judo, ainsi que le Iai, le Kendo et un peu de Karate. Il retourna au Japon en 1953.
En 1954, un jeune judoka, enthousiasmé par ce qu’il avait vu en France, fut admis au Yoseikan de Me Mochizuki. Il s’appelait Jim Alcheik, y resta trois ans et de retour en France, enseigna ce qu’il avait reçu sous le nom d’Aikido du Yoseikan, créa la Fédération Française d’Aikido, Tai-jitsu et de Kendo et fut le premier professeur de Me Alain Floquet.
Depuis 1970, Me Minoru Mochizuki reçoit régulièrement Me Floquet au Yoseikan, ainsi que ses principaux disciples. Il est également venu animer des stages à plusieurs reprises en France. Maître MOCHIZUKI Minoru s’est éteint en France, près d’Aix en Provence, le 30 mai 2003.
Maître Mochizuki était :
- 10e dan meijin en Aikido (IMAF)
- 9e dan en Jujutsu
- 8e dan en Judo et en Iai jutsu
- 5e dan en Kendo et en Karate